Pourquoi Lemouzy?

 

Il y a bien des années maintenant, mon père avait un petit atelier à la maison à Amsterdam

où il réparait des postes de TSF, principalement pour des magasins qui ne pouvaient pas faire les dépannages.Comme il avait beaucoup de travail, ma mère venait frequemment l’aider et après ma naissance en 1931, mon berceau était souvent dans l’atelier. Comme mioche, j’ai beaucoup joué avec de vieilles pièces de TSF et je construisais de manière enfantine des postes…qui ne marchaient pas! Mais ce qui m’amusait le plus, c’était de jouer de mon petit accordeon, ce qui provenait certainement du fait que j’entendais de la musique du matin au soir. A l’époque, nous n’avions pas de poste radio à nous car c’était toujours le poste d’un client, aux essais, qui fonctionnait dans notre salle de séjour. On peut dire que ma première jeunesse s’est deroulée parmi les postes de TSF. Pendant la deuxième guerre mondiale, j’étais en âge d’aider mon père a fabriquer des cadres. En effet, malgré qu’il était obligatoire de remettre les récepteurs de radio à l’armée d’occupation, beaucoup de gens les avaient cachés et avec un cadre on pouvait écouter les emissions de Radio Oranje diffusées par la BBC, sans être gêne par le brouillage allemand. Mon père est décédé en 1971 et ce fut la fin du petit atelier. Je n’avais pas encore eu l’idée de collectionner les postes radio et je n’ai gardé comme souvenir qu’une lampe Philips D2 et un livre sur la TSF; “ Het Nieuwe Radioboek pour le commerce, amateur et écouteur” paru en 1928 chez Karel C Schoenmeyer à Bussum, qui contenait quelques publicités dont une m’a toujours intéressé. C’était une annonce de l’importateur de la marque Lemouzy, monsieur Alfred Ludert à Amersfoort, concernant les Hyperhétérodynes et Mégadynes. ( que vous pouvez aussi voir dans le livre de G.Biraud,images no 870 et 879). 

Plus tard en 1979 je suis devenu membre du NVHR et j’ai achetémon premier poste, c’était un poste anglais, un Mc Michael Duplex Four. Peu après j’ai trouvé un poste à lampes exterieures fabriqué à Paris. Pour avoir des renseignements j’ai téléphoné à le collectionneur monsieur S van Seyen qui est réputé pour ses connaisances des postes Ducretet. Cette conversation téléphonique verra le début de ma collection Lemouzy et on peut la résumer ainsi: “Monsieur peut-être pouvez-vous m’aider?” “ De quoi s’agit-il?”  “Un poste Habana”  “ Je ne vois pas, cette marque m’est totalement inconnu: collectionnez vous les postes francais, avez vous une préférence pour une marque; moi je collectionne les Ducretet” Je ne répondis pas tout de suite, ayant besoin de réfléchir. Ce ne sera pas Philips car tout le monde, en Holland, collectionne cette marque. Puis soudain je me souvins de l’annonce de la maison Ludert que j’ai évoquée plus haut. Je répondis alors ; “ Monsieur je collectionne exclusivement les postes Lemouzy” “ C’est interessant, vous devriez chercher en France, mais peut-être pourrions nous faire des échanges si vous avez des pièces Ducretet, je suis membre du club francais AEA et je vais vous envoyer un specimen du bulletin” Je répondis; “ Avec plaisir, merci pour votre renseignement”. “ Pas de quoi” et il raccrocha. J’ai sorti une fois encore le livre de la bibliothèque et j’ai longuement regardé la publicité. Je me fixais l’objectif de trouver des postes Lemouzy, mais cela serait surtout en France. J’avais bien fait un peu de francais à l’école secundaire mais je savais bien que ma connaissance de cette langue était insuffisante car je voulais pouvoir lire tous les livres et documents concernant Lemouzy paru en France. C’est pourquoi j’ai pris des cours avec une francaise qui habitait  Alkmaar. Ensuite j’ai écrit à plusieurs membres de l’AEA qui m’ont envoye beaucoup d’informations. Le temps a ainsi passé, puis en 1986, je suis allé à la reunion CHCR de Riquewihr ou j’ai rencontre P.Hecketsweiler et c’est ainsi que je suis également devenu membre du CHCR dont je suis maintenant le Délégué pour la Hollande. Ce ne sont pas seulement les postes qui m’intéressent, mais aussi l’histoire de Joseph Lemouzy. Je possède dêja “ L’histoire d’un industriel” et “ Du detecteur électrolytique” Je n’ai pas une grande collection de Lemouzy mais tout bien considéré, je crois qu’il vaut mieux n’avoir que quelques belles pièces de valeur historique qu’une grande quantité de postes bon marché qui prennent seulement beaucoup de place.”

 Le president du NVHR